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MessagePosté: Sam Déc 15, 2007 2:57 pm 
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Merci Pad pour les explications, c'est plus clair dans mon esprit.
Ce que les alémaniques apprennent à l'école, c'est l'allemand ou le schwyzerdütsch ?
Et la volonté farouche de se différencier de l'allemand, ça date de la 2eme guerre mondiale ou c'est plus ancien/plus récent ?


Edit : j'ai bien compris qu'il s'agit d'une AUTRE langue, mais le socle est largement commun quand même.

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MessagePosté: Sam Déc 15, 2007 3:44 pm 
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a l'école ..

EN primaire, on apprend à parler, compter, etc .. en schwyzerdutsch, malgré l'interdiction théoriques. Mais à la maison, les gamains entendent du dialecte, personne ne parle allemand.

Ensuite, au moment de l'apprentissage de l'écriture, on apprend .. l'allemand .. et là les xchoses deviennent compliqiées.


le scwhzerdutsch est un "laint" et une "identité" bien antérieure à la dernière guerre. Il a été renfiorcé, et a servi aussi de langue "secrète", mais c'est anecdotique.

Les racines sont communes, certes mais le fork est ancien.

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MessagePosté: Sam Déc 15, 2007 4:05 pm 
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http://www.stephane.info/show.php?code= ... =581&lg=fr


Citation:
Le Danger Schwyzerdütsch le 22 Jan 2006
Un article mentionné par un de mes lecteurs a alimenté une petite polémique entre nous. L'objet du litige est la place du schwyzerdütsch ("l'allemand helvétique") au sein de la communauté linguistique suisse. Est-ce une marque de culture, un danger pour le pays, ou un simple élément du décor? La question s'étend naturellement à la plupart des patois régionaux, en Suisse ou ailleurs.

On peut définir trois degrés dans la différenciation locale d'une langue. Le premier, le plus bénin, concerne l'accent; en France, les accents régionaux sont une inépuisable source de sourires et de moqueries. Les accents sont parfois très épais et rendent la conversation malaisée, surtout si l'interlocuteur ne parle pas le Français comme langue maternelle. Les accents évoluent en fonction de l'exposition des populations à des consonances étrangères; et comme toute déviation par rapport à une norme, ils sont renforcés par une coupure plus ou moins lointaine et infranchissable d'avec ceux qui parlent le canon, que ce soit pour des raisons géographiques ou politiques.

Le niveau suivant est le patois: le mélange d'accents locaux avec un vocabulaire propre, et parfois une conjugaison ou des règles grammaticales différentes. Là encore, le dialecte est souvent incompréhensible pour quelqu'un qui n'y est pas habitué, et totalement hermétique à quiconque ne maîtrise pas parfaitement la racine dont il est originaire. La forme écrite n'existe pas systématiquement. Les patois sont une évolution séparée des langues principales, souvent archaïques; ils se sont développés dans des régions souvent rurales et coupées du monde. Beaucoup considèrent un patois comme une véritable langue et force est de constater qu'elle en a l'essentiel des attributs; mais ces variantes se font démasquer facilement en tant que telles par leur pauvreté en mots propres, lesquels sont sans comparaison avec la langue d'origine. Ainsi, le patois vaudois est riche de centaines de mots mais cela reste infiniment loin des milliers de termes français dont il est issu.

Il existe un troisième degrés, plus rare, celui de la langue régionale - une véritable langue, différenciée de la langue nationale comme peut l'être une langue étrangère. Selon le rapport entre les deux sur un arbre de généalogie linguistique, le dialecte peut se rattacher à la langue courante par un héritage ancien qui a vu les deux diverger; mais aussi, il peut s'agir de langues importées ou natives qui ont survécu dans des groupes de population allogène dont la culture n'a pas été totalement absorbée par leur environnement, ou un mélange de tout cela. Des poches de population coupées du reste de leur peuple, au travers d'une guerre par exemple, développent souvent une variante locale. Ainsi, en Europe centrale, bien des régions voient des populations parler des variantes de hongrois - ils sont les descendants de la population hongroise qui régnait autrefois sur tout le domaine. Un dialecte hongrois des Carpates aura cependant bien peu de choses à voir avec un hongrois parlé par des Hongrois de Croatie, même si les deux parviendront à se comprendre; mais ils n'y parviendront pas avec des Finlandais, qui parlent une autre branche du finno-ougrien (tronc linguistique dont la langue hongroise est également issue) mais qui ont été séparés des Hongrois depuis des siècles.

Les langues évoluent sans cesse et les patois aussi. Aujourd'hui, en France, beaucoup d'associations essayent de faire (sur)vivre leurs langues régionales, en l'enseignant aux jeunes et en rajoutant des mots à un vocabulaire plein de carences pour décrire le monde moderne. Hors du circuit associatif, il existe aussi des patois qui se construisent naturellement: ainsi, le vocabulaire et la phraséologie particulière des banlieues défavorisées est reconnue par des linguistes comme l'émergence d'un nouveau patois, mélange de nombreux genres: un bas français enrichi de mots en arabe et en verlan, dont certains effets de modes verbaux se fixent et deviennent une norme (keuf, kiffer...) Certains vont jusqu'à avancer que la rédaction de SMS est aussi un nouveau dialecte...

La cote d'amour des patois varie largement. En France, ils ont fort mauvaise presse et sont au mieux tolérés. Historiquement, ils ont toujours constitué une forme de résistance à l'encontre de l'idéal républicain - le mythe du Français moyen, identique de Lille à Ajaccio, et parlant évidemment la même langue. La République Française a toujours lutté contre les patois, avec des arguments d'une validité variable. Dans une époque récente, les patois ont été récupérés par des groupes indépendantistes (basques, corses, bretons, savoyards...) pour asseoir leur velléité d'indépendance avec une contre-logique implacable: si la République Française se repose sur l'usage exclusif du français, alors s'attaquer à la langue est un autre moyen de miner les fondations de l'édifice.

En Suisse, en revanche, les dialectes sont plutôt bien reçus. Le succès de librairie d'une traduction comme "Le Petit Prince" de Saint-Exupéry en patois bernois montre que le public est en attente de ce genre de produit. La Suisse est adaptée au multilinguisme de part ses quatre langues nationales et les variantes locales n'y sont pas perçues comme des menaces; des voix se font néanmoins entendre contre ce schwyzerdütsch qui a le vent en poupe.

Ainsi, le St. Galler Tagblatt titre que, "en Suisse alémanique, le dialecte est bien plus populaire que l'allemand standard" - la popularité de l'allemand d'Allemagne face au dialecte se mesurant arbitrairement selon la proportion d'e-mails et de SMS rédigés en l'un ou l'autre. Le Neue Züricher Zeitung, écrit en "bon allemand" et un de ses vecteurs en Suisse depuis plus de deux siècles, s'emporte contre le danger que représente ce dialecte: "Le dialecte, c'est mignon, mais c'est un danger pour la cohésion nationale." Le quotidien compare les dialectes alémaniques à "un champignon nuisible" qui finira par diviser la nation.

Diviser la nation? Voire! S'il est vrai que, s'exprimant en dialecte, même un Zurichois aura du mal à comprendre un Haut Valaisan, les deux s'exprimant dans des variantes locales de schwyzerdütsch, la Confédération Helvétique n'en est pas à la guerre civile...

La clef du problème réel se trouve une fois de plus ailleurs, et ce fameux débat sur le "problème" de la "réémergence" des dialectes est un écran de fumée, l'arbre qui cache la forêt. Selon le Courrier International, "Du côté de Genève ou de Lausanne, l'apprentissage du schwyzerdütsch à la place de l'allemand standard apparaît en effet comme un non-sens. Et, comme les Alémaniques délaissent par ailleurs de plus en plus le français au profit de l'anglais, on commence à entrevoir le jour où les citoyens de la Confédération en seront réduits (sic) à parler anglais entre eux pour se comprendre."

Utiliser l'anglais - pardon, "en être réduit à parler anglais" - pour se faire comprendre entre régions linguistiques de Suisse, quelle horreur! Pourtant, est-ce tellement indispensable de faire en sorte que, lorsque deux Suisses parlent entre eux, l'un d'eux s'exprime absolument dans sa langue maternelle?

Alors, les dialectes sont-ils des termites qui affaiblissent la charpente de la nation? Lorsqu'une faction en présence pose cette hypothèse, personne ne se pose la question de sa validité: l'enjeu devient rapidement l'instrumentalisation du patois pour des objectifs politiques (maintenir la diversité / servir de tremplin à l'indépendantisme) indépendamment de la validité de la proposition. En quittant la France pour la Suisse, j'étais encore persuadé de cette vision républicaine qu'on m'avait inculquée: pour moi, le patois était l'ennemi, forçant le communautarisme, empêchant l'intégration et, au bout du compte, ruinant le pays - comme dans la fable biblique de la Tour de Babel. Et j'arrivai pourtant dans une confédération à quatre langues nationales (dont le dialecte romanche, un comble!) qui ne montrait aucun signe de désintégration...

Pour ma part, je crois finalement que les dialectes n'ont aucun effet sur la soi-disant unité de la nation. La raison de base est que, lorsque le dialecte est choisi et non subit, personne ne parle que le dialecte; n'importe quel Vaudois empêtré dans ses expressions paysannes est aussi capable de s'exprimer en français correct, en tous cas s'il a moins de quarante ans. Et pour les nouvelles générations abreuvées d'Internet et de jeux vidéo, l'ouverture est encore plus grande. Les seules victimes sont une fois de plus les laissés pour compte de l'éducation - de toute éducation - comme ces jeunes de banlieues qui ne savent vraiment s'exprimer dans aucun langage.

Le véritable enjeu se situe en réalité au sein de l'école publique et obligatoire. Car le problème n'est pas tant du succès des patois mais de l'enseignement des langues à l'école et de l'absence totale de flexibilité laissée aux familles suisses en ce domaine. La loi helvétique est ainsi faite que chaque élève doit étudier en priorité une autre langue étrangère nationale. Les écoliers romands apprennent donc l'allemand - ou le schwyzerdütsch, d'où le scandale - ou encore l'italien, au détriment de l'anglais. Les Alémaniques, eux, ont un peu plus de latitude et certains cantons autorisent désormais l'apprentissage de l'anglais en première langue étrangère.
Cette fermeture d'esprit peut sembler étrange à des Français dont l'école publique, malgré les innombrables défauts qu'on lui trouve, accepte néanmoins depuis très longtemps le choix des parents dans l'ordre des langues étrangères à enseigner... Tant qu'il ne s'agit pas de dialectes!

Ainsi, à cause des restrictions administratives dans l'apprentissage des langues, le patois devient ennemi: soit on en interdit l'instruction, ce qui met en rage les traditionalistes qui s'efforcent de faire vivre cette culture, soit, à cause de mécanismes arbitraires, les élèves se retrouvent forcés à l'apprendre, ce qui les place dans une impasse face à d'autres langues autrement plus importantes pour leur avenir professionnel. Apparemment, en Suisse une seule option est impensable: laisser le choix aux parents, aux familles, aux individus.

Mon estimé lecteur, Kae (que je remercie au passage), conclut que l'émergence de l'Anglais comme lingua franca en Suisse mettrait un terme à certaines traditions sympathiques, comme l'année que passent fréquemment les jeunes Suisses dans une autre partie du pays pour en apprendre la langue et la culture, en franchissant la ligne des Röstis. C'est oublier un peu vite que cette charmante tradition peut se poursuivre indépendamment de ce qui s'impose à l'école, et que si les Suisses décident de se livrer à ce genre d'échange en allant aux Etats-Unis ou en Angleterre plutôt qu'à Uri ou Neuchâtel, l'initiation et le voyage n'en seront pas moins formateurs.

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MessagePosté: Sam Déc 15, 2007 4:08 pm 
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Citation:
Suisse : l’institutionnalisation de la diversité linguistique Les statistiques sur le pourcentage des personnes qui s’identifient aux quatre langues principales de la Suisse donnent une idée des problèmes auxquels l’État pourrait devoir faire face (tableau 1).

Tableau 1
Population de la Suisse, par langue maternelle (en pourcentage)

Année Allemand Français Italien Romanche Autres 1950 72,1 20,3 5,9 1,0 0,7 1960 69,3 18,9 9,5 0,9 1,4 1970 64,9 18,1 11,9 0,8 4,3 1980 65,0 18,4 9,8 0,8 6,0 1990 63,6 19,2 7,6 0,6 8,9 Source : Statistisches Jahrbuch der Schweiz (Berne, 1995), cité par Steinberg, 1996, p. 131.


Ceux qui ne connaissent pas bien la Suisse se demanderont si les chiffres du tableau se traduisent par une suprématie automatique de l’allemand. La réalité est toutefois très différente et fort complexe. En fait, la Suisse n’a pas une, mais quatre langues nationales et le rôle de la langue est institutionnalisé de manière telle qu’elle n’est ordinairement pas perçue comme menaçant l’identité ou les moyens d’existence d’un groupe quelconque. De fait, la Suisse a si bien réussi sur ce point que, pour reprendre les termes d’un spécialiste de renom, « la langue définit et nie en même temps l’identité suisse ; elle renforce les spécificités de la pratique politique et les reflète » (Steinberg, 1996, p. 130). Ce phénomène remarquable peut s’expliquer par les considérations suivantes.
En premier lieu, bien que l’allemand soit mentionné comme la langue maternelle de la majorité de la population suisse, ce qui, philologiquement parlant, porte le nom d’allemand en Suisse est le Schwyzerdütsch, vaste catégorie englobant un nombre étonnant de dialectes parlés dans des aires géographiques relativement réduites. Cette catégorie générale peut encore se subdiviser en trois groupes linguistiques : le bas alémanique, le haut alémanique et l’alémanique supérieur. Les grandes catégories créent un flou général quand il s’agit de définir le Schwyzerdütsch comme une catégorie linguistique, mais les différences internes sont encore accentuées par la fierté que les Suisses allemands éprouvent pour leur Dialekt, bien loin de l’attitude condescendante des Français quand ils parlent de patois. Chez les Suisses germanophones, le dialecte est un sujet constant de discussion et une forme particulière d’identité. En second lieu, le dialecte est identité, mais il est aussi une forme de communication sociale. Troisièmement, une formule de bilinguisme implicite facilite l’usage du dialecte à la maison, le haut allemand étant utilisé à l’école, à l’église et au travail. Cette jonglerie revient à ce que Steinberg, citant la philologue tchèque Olga Neversilova (Steinberg, 1996, p. 138), appelle « apprendre à jouer du piano et à conduire une voiture en même temps », mais cela désamorce à coup sûr les complexes du sentiment majoritaire. Alors que ces facteurs expliquent pourquoi l’identité suisse allemande n’écrase pas les autres en profitant de sa proportion très élevée dans la population, les éléments suivants expliquent pourquoi les Suisses romands, minorité francophone dont la fierté s’exprime en toutes circonstances, ne profitent pas de leur proximité géographique avec la France pour mettre en péril la Confédération en lançant un mouvement irrédentiste.
Historiquement, l’identité culturelle de la Suisse francophone se définit autant par opposition que par référence à la France. Contrairement à ce qui se passe en France, la culture dans les cantons suisses n’a jamais été liée à l’État et n’a pas été non plus un instrument du pouvoir étatique. La culture a eu pour cadre de petits compartiments qui n’ont jamais été unifiés ou uniformisés par un pouvoir central, comme cela a été le cas des provinces françaises sous les régimes qui se sont succédé. Les cantons francophones sont de vieilles républiques qui reposent sur l’autonomie des communes. En Suisse romande, le protestantisme est dominant. Il a déterminé la plupart des coutumes, de profondes préoccupations morales et une méfiance tenace pour le cérémonial, contrairement au catholicisme français. À la différence de certains États comme Sri Lanka, où la coïncidence des clivages linguistiques et religieux met en danger l’unité nationale, le hasard a voulu qu’en Suisse ces clivages traversent les différents groupes, avec 61,3 % des germanophones qui se déclarent protestants et 37,2 % catholiques, et 53,7 % des francophones qui sont protestants pour 44,4 % de catholiques. Enfin, les cantons de langue française ne sont pas seulement voisins du monde germanique, ils sont en constante interaction avec lui, bien plus qu’on ne le pense généralement.
À la différence des Suisses allemands, la « suissité » des Suisses romands ne repose pas principalement sur la langue. C’est l’histoire, et non une langue exclusive, qui en a fait des Suisses, et c’est la religion, la politique et les forces économiques qui ont fait qu’ils le sont restés. La caractéristique la plus frappante de la Suisse francophone est sa diversité. Tout d’abord, les six territoires sont divisés géographiquement et leurs bassins fluviaux, à la différence de ceux des zones germanophones, n’aboutissent pas à une grande vallée centrale. Ils sont divisés par la religion, ce qui signifie qu’ils sont divisés également par la culture, l’éducation et les coutumes sociales. Ils sont divisés politiquement, et on y trouve les communautés le plus à gauche et les communautés les plus conservatrices de toute la Suisse. Chaque canton a son système scolaire, son université (à l’exception du canton unilingue francophone du Jura, relativement récent) et son système d’enseignement secondaire, ainsi que sa législation fiscale.
Quand il s’agit d’en remontrer culturellement aux autres, le fait d’appartenir à un vaste monde culturel ayant Paris pour centre confère aux Suisses francophones une apparence de supériorité par rapport à leurs cousins alémaniques, plus provinciaux, qui n’ont rien de comparable dont ils puissent se prévaloir. En revanche, pour les Français de Paris, les « petits Suisses » sont incurablement provinciaux. Les Suisses francophones se trouvent dans une situation ambivalente à l’égard à la fois de leurs concitoyens qui parlent d’autres langues et des francophones d’autres nationalités.
Le multilinguisme est un idéal national et non individuel. Le multilinguisme est un fait qui concerne les Suisses en tant que peuple : il est beaucoup plus difficile de dire si, et dans quelle mesure, il est une attitude individuelle chez les Suisses et les Suissesses. Le groupe de travail officiel chargé de la langue a déclaré en 1989 que le multilinguisme, en Suisse, est un fait social, c’est-à-dire que le pays se compose de quatre régions linguistiques, mais que les habitants de celles-ci sont majoritairement unilingues. Le principe territorial, reconnu par l’article 116 de la Constitution fédérale suisse, est la confirmation de ce fait. Le bilinguisme individuel est toutefois assez répandu pour permettre une interaction entre les cantons. C’est ce que confirme le recensement de 1990. La nécessité fonctionnelle du bilinguisme individuel est attestée par le fait que celui-ci est inversement proportionnel à l’effectif du groupe linguistique considéré. Alors que 65,4 % des Suisses alémaniques ont déclaré être unilingues, cette proportion n’était que de 43,4 % pour les Suisses romands, de 40 % pour les Suisses italiens et de 20,3 % pour les Suisses romanches. De toute évidence, plus la communauté linguistique est petite, plus ses membres tendront à utiliser régulièrement d’autres langues. Le pourcentage d’unilinguisme chez les Suisses alémaniques est presque identique (66,4 %) à celui, figurant dans le même recensement, de ceux qui déclarent ne jamais parler le haut allemand. Alors que moins de 1 % des Suisses francophones et 0,4 % des Suisses italophones déclarent employer exclusivement le dialecte, les deux tiers des Suisses germanophones vivent exclusivement dans le monde du dialecte. Un système complexe de subventions, le roulement pour l’exercice des fonctions électives et la tradition de la démocratie directe, qui donnent à des groupes linguistiques fragmentés nationalement mais homogènes localement la possibilité d’exercer le pouvoir à l’échelon local, ont facilité l’établissement de liens, aussi bien ténus que denses, qui ont créé un État et une nation sans langue nationale spécifique.


http://www.cairn.info/revue-internation ... age-53.htm

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MessagePosté: Sam Déc 15, 2007 4:09 pm 
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ca se complique

Citation:
Ainsi, ce que l’on appelle "alsacien" est en réalité de l'allemand,- de l'allemand tel qu'on le parle - encore! - en Alsace du Elsasserditsch - de l'allemand alsacien - tout comme en Suisse alémanique, on parle le Schwyzerdütsch (l'allemand suisse - et non pas le suisse) ou schwyzerisch !


http://emig.free.fr/ALSACE/dialecte_alsacien.html

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MessagePosté: Sam Déc 15, 2007 4:20 pm 
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oh eklle est belel, celle là



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la traduction est sur le site

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MessagePosté: Sam Déc 15, 2007 7:01 pm 
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Citation:
Décidément, le Canton de Vaud est un bien beau pays. On y rencontre même des Suisse-Allemands
Je te suggère de faire un tour du Forum Babel pour y découvrir les nombreuses informations sur le Bas-allemand (Nieder- Plat(t)- deutsch) en aval du Rhin) et le Haut allemand. En fait ce que nos voisins du nord nomment Haut-allemand (Hochdeutsch), et que les Alémaniques nomment Allemand-écrit (Schriftdeutsch) n'en est en fait pas vraiment.

J'ai entendu une explication qui vaut ce qu'elle vaut: L'ancien Haut-allemand, celui d'avant la Réforme, était en fait de l'alémanique. Lors de la réforme, on adopta une autre langue tout en conservant la dénomination Haut-allemand

Le sud de la Forêt Noire (plus ou moins) et l'Alsace sont alémaniques. Les Bâlois se targuent de parler le seul dialecte Haut-alémanique.
ÿ (Bad-) Säckingen, le chat Hidigeigei parle un alémanique pas si éloigné de l'argovien du Plateau Suisse.


http://projetbabel.org/forum/viewtopic. ... 2&start=30

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MessagePosté: Sam Déc 15, 2007 7:05 pm 
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J'ai soulevé un lièvre .. Heureusement que ce n'est pas trop grand la Suisse..
Côté italien, tout va bien ?

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MessagePosté: Sam Déc 15, 2007 8:24 pm 
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http://www.euskomedia.org/PDFAnlt/media ... 201209.pdf



le Tessin, aimerais avoir une université, en a marre d'etre l'autorouté Allemangne-Italie, et parle Italien, Romanche et .. Schwyzerdutsch, notament dans une ravisante bourgade qu'on atteitn apres des dizaines de lacets depuis Locarno ( Bosco Gurin, Valle Maggia). les gesn qui y habitent sont des Walser, blonds aux yeux bleus .. Seul le facteur, qui mnte de la vallée, a les cheveux noirs et la peau mate .. Quand les hasards de la génétique font naître un petit à peau mate à Bosco-Gurin, on change le facteur ..

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MessagePosté: Sam Déc 15, 2007 8:27 pm 
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http://www.bosco-gurin.ch/jahia/Jahia/s ... de/pid/173

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MessagePosté: Sam Déc 15, 2007 8:39 pm 
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Arrête de mettre des photos comme cela.. Je regarde par la fenêtre et ça me déprime.

Citation:
Quand les hasards de la génétique font naître un petit à peau mate à Bosco-Gurin, on change le facteur ..
:lol: :lol:

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MessagePosté: Dim Déc 16, 2007 11:19 am 
Francis:
J'ai soulevé un lièvre .. Heureusement que ce n'est pas trop grand la Suisse..
Côté italien, tout va bien ?


En tous cas, côté romanche, on réécrit une langue utilisable par tous.

Le romanche ("Rumantsch")

Cousine éloignée de l'italien et du français, saupoudrée de quelques accents germaniques, cette langue romane - du groupe rhéto-roman - regroupe en fait cinq langues différentes, possédant chacune une forme orale et écrite.

Le "sursilvan" : majoritaire, près de 14'000 personnes le parlent dans la région du Rhin antérieur.
Le "vallader" : 5000 locuteurs en Basse-Engadine Le " puter " : 2300 locuteurs en Haute-Engadine
Le "surmiran" : 2000 locuteurs dans les vallées de l'Albula et du Julier
Le "sutsilvan" : minoritaire, 570 locuteurs seulement dans la vallée du Rhin postérieur

Ainsi, un seul mot se traduit-il de 5 manières, ressemblantes mais différentes. Par exemple, " poule " se dira :

"gaglina" en sursilvan
"giallina" en vallader
"gillina" en puter
"gagligna" en surmiran
"gagliegna" en sutsilvan
"giaglina" en rumantsch grischun

Le 20 février 1938, ce patois de l'Engadine, est reconnu, sous l'appellation " romanche ", comme l'une des quatre langues nationales suisses, mais ses locuteurs doivent attendre la ratification populaire du 10 mars 1996 pour que cette langue soit définitivement considérée comme " officielle " au niveau fédéral.

La littérature d'expression romanche se développe tard, étouffée par la domination des langues allemande, française et italienne. Ce n'est qu'au 19e siècle que le romanche trouve ses ambassadeurs culturels tels Conradin de Flugi, Huonder ou Muoth et plus tard Peider Lansel et Fontana. Ils décrivent la nature stupéfiante de leur région mais fédèrent aussi les romanches autour d'une identité commune.

Irrémédiablement, cette langue s'oublie chaque année un peu plus. En une décennie, elle a perdu 15% de ses locuteurs. Aujourd'hui, seuls 60'000 personnes parlent encore le romanche, dont 35'000 en tant que première langue.


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MessagePosté: Dim Déc 16, 2007 11:28 am 
Partir de Blocher pour en arriver là!

Il y a matière à réflexion. ;o)


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MessagePosté: Dim Déc 16, 2007 11:51 am 
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Eh ben.. j'ai bien fait d'en parler !

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MessagePosté: Dim Déc 16, 2007 4:36 pm 
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Admin / Se garde de se mettre un rang
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outi a écrit:
Partir de Blocher pour en arriver là!

Il y a matière à réflexion. ;o)




Partir d'un nationaliste pour en arriver à la préservation des valeurs identitaires, ce me semble plutôt honorable :-)

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