Quand la démocraatie nous vient d'Allemagne
Par Philippe Alliaume le vendredi 13 mai 2016, 09:57 - Swisscommunity-la saga d'un naufrage - Lien permanent
Nous avons abondamment souligné et félicité l'OSE pour le vent de démocratie que tente d'y faire souffler le nouveau président, Remo Gysin.
Il s'est même attaqué à l'un des tabous de l'OSE, et a enfin admis que ce qui s'autoproclame "parlement de la cinquième Suisse" ne représente, et encore sur base indirecte que quelques petits % des Suisses dans le Monde.
Autre tabou, il a évoqué largement la possibilité, déjà mise en oeuvre en UK, que ce ne soit plus une dizaine de présidents d'associations munis d'une quarantaine de pouvoir et représentant parfois des associations quasiment privées de membres, ou dont les membres ne sont pas suisses ou qui sont des associations fonctionnelles dont les membres sont des donateurs et non des membre actifs qui élisent le CSE mais que cette élection soit démocratiquement ouverte aux électeurs suisses de l'étranger.
Dès le congrès 2015 de Genève, cette proposition a été diversement accueillie. Certains ont compris que c'était là le seul moyen à terme pour l'OSE de survivre et d'obtenir sa légitimité. D'autres ont préféré s'accrocher à leurs sièges mal obtenus et lutter contre cette démocratisation qui leur fait peur.
La Revue Suisse a repris ces recommandations.
Et en France ? Bah côté UASF c'est le grand silence, on reste "entre soi'" et on s'abstient visiblement de parler ouvertement du sujet.
Selon nos sources, c'est à dire des témoignages de membres directement présents à AGEN, puisque la presse "libre" n'est pas bienvenue aux congrès UASF, la co-directrice présente a même expliqué clairement mais off pourquoi elle pensait que cette ouverture n'était pas une bonne idée.
NDLR : L'autre codirectrice de l'OSE, qui sauf erreur de notre part n'était pas présente au Congrès, conteste que ces propos aient été tenus. Nous investiguons, mais face à un témoignage direct de participants, l'avis de quelqu'un qui n'était pas là nous semble un peu fragile.Elle considère qu'élire des personnes qui ne seraient pas investies dans des associations, des fondations, des clubs ou autres, mais seraient seulement inscrites sur les listes électorales n'aurait pas l'effet suffisant de défendre les intérêts des Suisses de l'étranger. C'est l'argument qu'Ariane a développé hier.
Toujours est-il que la consultation du site UASF nous parle de congrès apaisé, de minute de silence, d'un temps fort qui fut l'élection du bureau, d'une conférence d'économiesuisse, d'une partie officielle qui n'en dit toujours pas un mot, d'une conférence sur l'écologie, et d'une grande partie festive.
Le papier de Swissinfo dit la même chose, insistant sur le fait que l'UASF a cessé de se battre en interne, en oubliant un peu que la méthode a surtout consisté à exclure ou à laisser partir ceux qui ne pensaient pas comme la présidente. http://www.swissinfo.ch/fre/congr%C3%A8s-des-suisses-de-france_l-esprit-d-agen-souffle-l-apaisement-/42125150
Bref ... au sujet de la démocratisation ... on verra ça ... plus tard ... peut-être.
Il en est tout autrement en Allemagne.
http://www.swissinfo.ch/ger/aso-deutschland_die-angst-der-aso-vor-der-bedeutungslosigkeit/42141602
Sans aucune langue de bois, le président Gysin, qui n'avait malheureusement pas pu venir en France, souligne que sauf à s'ouvrir, l'OSE court un très gros risque de perte de sens et de légitimité.
Les chiffres sont donnés sans aucun trucage et avec une grande transparence.
On ne peut pas se contenter d'une 40aine de clubs vieillissants, dont certains cultivent l'entre-soi au point d'effaroucher les nouveaux membres, et avoir comme programme la soirée raclette-fondue. Clubs qui ont 20% de membres non suisses et qui de fait sont "électeurs indirects" du CSE.
A peine 3% des Suisses de par le monde (mais c'est à peine mieux en Allemagne) sont représentés par l'OSE. On ne peut pas continuer à appeler Parlement un organe aussi peu représentatif.
La comparaison est assez atroce pour la France. Il y a autant de clubs OSE en Allemagne qu'en France, alors qu'il y a plus de deux fois plus de Suisses en France.
L'OSE en Allemagne admet une représentativité de 2 à 3% (selon qu'on compte ou pas les non Suisses), ce qui par une simple règle de trois met la représentativité de l'OSE/UASF en France aux alentours de 1% comme nous l'avons toujours dit.
Et en Allemagne on s'en inquiète et on cherche des solutions.
Et en France, on expulse tout ce qui réclame de la démocratisation et on s'autocongratule d'être enfin "entre soi et apaisés".
Nous vous en reparlerons
Commentaires
Confirmation que la démocratie c'est "pas maintenant"
(Source directe UASF )
Un autre objectif est la préparation des élections des délégués du CSE en avril 2017, organisées par l’OSE. Rappelons que tout Suisse, membre d’une association adhérant à l’UASF peut se présenter à ces élections. Toutefois, il est utile de rappeler que, tant que l’OSE n’aura pas modifié ses propres statuts et que le CSE n’aura pas statué sur de nouvelles modalités d’élections, il appartiendra à l’association faîtière de présenter ses candidats à ces élections. La prochaine assemblée du CSE, en août 2016 à Berne, devrait pouvoir statuer sur ce sujet, mais il est fort probable que les élections 2017 se feront sur le mode encore en vigueur actuellement. Ensuite ? nous nous adapterons !
Navrant de voir comment ce qui est pratiqué depuis longtemps en UK et appelé de ses voeux par le nouveau pdt de l'OSE est "impossible" à l'UASF
Ca doit être comme la réforme de statuts UASF, quand on veut pas, on veut pas
For our non french readers. This is a publication on request of ASO office in Bern. It aims to update and precise the precedent newsletter sent the 11th of May 2016. We have to send it at the same list of emails than the previous one. If you didn't understand the previous one, you can ignore this one and accept our apologies. Il you want to be withdrawn from the list, you only need to inform the sender . Regards.
Bonjour
Suite à des menaces récurrentes de poursuites judiciaires(1) par l'OSE, nous avons décidé de vous adresser les précisions suivantes, même si nous n'y étions nullement obligés ni par la loi ni par la courtoisie. Plusieurs échanges avec l'OSE n'ayant pas permis de ramener la discussion à sa juste proportion, nous nous voyons contraints d'exposer ici les rectifications demandées même lorsqu'elles ne sont éventuellement pas pertinentes et le détail du sujet.
Dans un mail vous informant de la parution de SuisseMagazine n° 321-322, nous avions ajouté :
(sic contenu de la newlsetter adressée)
Pour les clubs suisses en France ou dans le monde, une précision. L'éditorial a été écrit avant la tenue du Congrès d'Agen de l'UASF.
Il n'était pas optimiste, mais .. force est de constater qu'il était réaliste. Il suffit de jeter un oeil sur Swisscommunity ou sur le site de la Revue Suisse pour voir la déception chez ceux qui espéraient que les directives du Président Gysin de l'OSE seraient enfin entendues par l'UASF. Notons à la décharge de l'UASF que selon plusieurs participants, il n'y avait aucun représentant élu du président Gysin, et que la co-directrice de l'OSE ne s'est pas privée d'expliquer en quoi elle ne croyait pas aux avancées de son propre président. Nous attendons la position du président.
(finsic)
Il y avait effet une erreur, était présent un représentant élu du président Gysin, à savoir Madame Irène Beutler-Fauguel, membre du Comité de l’OSE, à qui nous présentons donc toutes nos excuses pour l'avoir omise.
En revanche, Madame Mastantuoni (qui n'était pas présente) et MMe Rustichelli (Ariane dans le texte plus bas, présente), entendent démentir fermement les propos que nous reprenions et en ayant précisé explicitement (..) selon plusieurs participants (...)
Les co-directrices de l'OSE entendent préciser à la place :
(sic contenu du courrier de l'OSE)
J’ai mentionné le fait qu’une élection directe de tous les membres du CSE par Internet au suffrage universel pour 2017 semblait peu probable et que le processus enclenché se ferait, mais qu’il prendrait du temps. Je crains donc que là aussi, la/les personnes avec qui vous avez parlé(es) vous aient mal renseignées. Il n’y a là aucune contradiction avec les propos du président de l’OSE. Monsieur Remo Gysin fera l’état des prochaines étapes en vue de l’élection directe du CSE lors de la séance du CSE du 5 août 2016 à Berne. (finsic)
Nous prenons bonne note de cette affirmation, mais cela ne change rien aux propos qui nous ont été précisément rapportés par écrit, et qui parlent non pas de la probabilité que l'élection démocratique se fasse, mais de l'opportunité de la faire selon la personne citéee. Les propos qui nous ont été rapportés, que nous nous voyons donc obligés de citer précisément, de la manière excate dont ils nous ont été rapportés étaient les suivants :
(sic reçue de nos informateurs)
Concernant l' élection des délégués, OSE n'est pas vraiment favorable à une ouverture démocratique plus élargie.
Elle considère qu'élire des personnes qui ne seraient pas investies dans des associations, des fondations, des clubs ou autres, mais seraient seulement inscrits sur les listes électorales n'aurait pas l'effet suffisant de défendre les intérêts des Suisses de l' étranger. C'est l'argument qu'Ariane a développé hier.
(finsic)
Malgré ces dénégations, force est de constater que :
- dès le Congrès de Genève 2015, le président Gysin a fermement engagé les "clubs" de l'OSE à étendre la base électorale du CSE bien au delà des 1 ou 2% de Suisses adhérents aux clubs, et largement insisté sur le fait qu'il y allait de la démocratisation, de la légitimité et de l'avenir de l'OSE
- dès ce Congrès, cela a été l'objet de débats houleux, certains estimant que les statuts de l'OSE ne le permettaient pas, d'autres que c'était tout à fait normal de réserver sièges et/ou bulletins de votes à ceux qui président des clubs ou sont désignés (on ne peut que difficilement parler d'élection démocratique ) par des faitières nationales
- depuis un mandat déjà, les Suisses résidant en UK ont pu élire un peu plus démocratiquement leurs délégués, le vote n'étant plus réservé (aux adhérents) et censitaire ( exigeant le paiement d'une cotisation)
- la Revue Suisse a largement repris ces appels à la démocratisation du président Gysin
- la présidente de la faîtière allemande l'a parfaitement compris et relayé http://www.swissinfo.ch/ger/aso-deu...
- aucun soupçon d'appel à la démocratie de quelque sorte que ce soit ne figure dans le compte rendu Swissinfo du Congrès d'Agen : http://www.swissinfo.ch/fre/congr%C... qui opte pour la stabilité, et n'annonce aucun changement . Aucune mention ne figure non plus dans le compte rendu UASF du congrès d'Agen.
- bien au contraire l'UASF annonce un parfait statu quo. http://www.uasfrance.org/activites-...
- selon les propos qui nous été rapportés ( faut-il souligner selon les propos qui nous ont été rapportés pour ceux qui lisent un peu mal ?), la réunion du printemps 2016 de l'OSE à Brunnen n'a effectué aucune avancée sur le sujet, renvoyant le tout à l'été 2016, et la délégation française a été très majoritairement absente
En résumé donc
- il suffit de lire les articles de Swissinfo pour constater le fossé qui se creuse entre les Suisses d'Allemagne, qui sont en pleine évolution et les Suisses de France qui sont en pleine "stabilité" pour reprendre ce qualificatif donné à l'immobilisme.
- le problème de savoir si la co-directrice de l'OSE a ou n'a pas tenu les propos (off) qui nous été rapportés est parfaitement secondaire dans la mesure où il est clairement annoncé que l'UASF n'entend pas suivre les orientations fixées par le président Gysin et entend se réfugier derrière le caractère non contraignant de ces orientations.
- toutefois nous ne pouvons que maintenir l'information qui nous a été communiquée dont nous détenons évidemment les sources.
- nous attendons toujours la position du président Gysin qui se n'est pas rééexprimé sur le sujet
- notre dernier éditorial insistait sur les "avancées" positives de l'OSE. Il est donc utile de préciser que ces "félicitations" étaient destinées au niveau politique de l'OSE, le niveau administratif semblant ne pas partager le même optimisme.
Nous espérons que cette rectification mette fin à une polémique de peu d'intérêt réel car visant essentiellement à masquer le dysfonctionnement de la faîtière française.
Philippe Alliaume
(1) le bureau de OSE ayant souhaité placer la discsussion sur le plan légal et évoquer diverses poursuites, il est nécessaire de repréciser un certain nombre de choses qui ont déjà été indiqués à l'Alpenstrasse mais qui n'ont visiblement pas été lues
a) secret des sources journalistiques. Il est en France (et dans la plupart des pays démocratiques du monde) absolu. Nous n'avons absolument pas à révéler l'identité de nos sources.
b) non présence de nos reporters. Il nous est reproché de citer des propos alors que nous n'étions pas présents Nous pensons que presque tous nos lecteurs savent lire et auront noté nous indiquions que selon plusieurs participants (...) il a été dit que ... Nous en profitons pour signaler que l'accès libre à la presse aux congrès UASF n'est pas la règle. Libre à l'UASF/OSE de choisir les médias qu'elle autorise à participer à ses congrès, mais cela n'entraine pas la liberté de dicter aux autres médias la façon dont ils en rendent compte.
c) vérification de l'information. Il nous est reproché de ne pas avoir vérifié l'information. Nous connaissons assez bien notre métier pour savoir que lorsqu'une source digne de foi nous rapporte des propos off qu'elle a entendus de ses propres oreilles, la personne qui les a tenus les nie systématiquement. Nous n'avons donc aucun intérêt pratique à aller l'interroger sur le sujet
d) rectification/ droit de réponse etc .. Avec une récurrence qui dénote la méconnaissance par l'Alpenstrasse du droit de la presse ou de la réalité de la presse suisse en France, il nous est demandé de publier une rectification dans les pages de Suisse Magazine voire dans l'éditorial. Les propos off démentis n'ayant jamais été publiés dans les pages print de Suisse Magazine, il n'y a nullement lieu de publier un rectificatif ailleurs que dans la newsletter les ayant publiés. En revanche, il sera sans doute nécessaoire dans un prochain numéro de rendre compte de la réalité de ce qui se passe afin de tempérer l'excès d'optimisme du dernier éditorial.